Ma petite envie de flooder et de conclure sur cette saison…
Saison palpitante avec trois pilotes et deux écuries vainqueurs de Grand Prix, ces cartos d'économie d'essence, ces débits moyen max, cette fiabilité technique, ces cloches restées muettes à Maranello. On en oublierait presque l'essentiel : le pognon !!
United Colors of Pognon :
Qui dit pognon dit Bernie. Beaucoup ont annoncé sa semi retraite, souhaité un passage sur le banc, auront émis le désir de le voir profiter de son magot avec sa douce et tendre de quarante six ans sa cadette. Un homme qui a réussi est un homme qui gagne plus que sa femme ne peut dépenser. A ce titre Mister E mérite toute notre admiration pour l'avoir fait trois fois (point sur lequel nous ne souhaitons pas rivaliser : le côté détournement de mineures pour ses conséquences pénales fâcheuses
).
Pour le reste, Bernie est toujours vert, comme le billet du même nom. Le stage incentive de cette année a lieu au Qatar, pour sa vue sur la mer. Nous ne serons pas de ceux qui annonceront par anticipation la tenue pour cinq ans d'un Grand Prix de Doha à vil prix sur un circuit dans les dunes avec dans le fond des grues qui construisent les stades du mondial 2022.
Pour autant, Mister E devrait écouter plus attentivement le murmure de mécontentement qui monte des écuries et la défection possible de plusieurs écuries. On ignore pour l'instant si Lotus va conserver sa petite robe noire saillante mais le gros sticker Total s'en va avec le propulseur Renault. Ça pue aussi (et pas que sous les bras
) pour Caterham et Marussia. Force India ne va pas mieux. Ses dirigeants viennent de régler une grosse facture moteur mais le budget développement ne promet guère plus que celui de Lotus.
A Inwill, toujours pas de repreneur en vue et l'écurie Sauber se désespère de pouvoir boucler un budget sérieux. Une répartition des droits baroque qui privilégie la note de gueule au profit des quatre récents vainqueurs de GP ne donnera pas de bons résultats : à toujours privilégier les têtes de série plutôt que les méritants, l'écart de revenu augmente et l’intérêt sportif décroît.
Les quelques 1,6 milliard de dollars (quand même
) vont en gros pour moitié à CVC qui se rembourse ainsi de l'achat des droits à Bernie et pour le reste au plateau selon un process éminemment simple: une dotation symbolique pour le classement via le point au championnat du monde des constructeurs, une rémunération lissée sur 4 ans aux écuries qui ont scoré du grand prix, un prize money pour les gros historiques. A terme, un pool de gros constructeurs pourrait racheter tout ou partie des parts de CVC pour boucler la boucle et rentabiliser l'engagement d'une compétition sous l'égide de la FIA. Encore plus pervers, une subvention qui garantirait la présence de Force India, Lotus, Sauber, Caterham ou tout autre écurie factice pour faire nombre ne présenterait aucun intérêt sportif puisque leur présence serait assurée et ne relevant plus des résultats sportifs. Ainsi, pourquoi faire prendre des risques inutiles aux pilotes qui n'auront qu'à rentrer au stand dès qu'ils auront effectué le quota de tours pour être classés et préserver le matériel pour les grand prix prestigieux. Un système start and stop de série, quoi.
Tonton Bernie ne fait même plus semblant de porter attention aux audiences TV qui baissent inexorablement en Europe. Les chiffres des USA feraient presque rire : 477 000 pèlerins devant le poste pour 300 millions de petrol head. En comparaison d'une finale de Nextel cup en Nascar, on frise le ridicule mais les constructeurs ont insisté pour de la visibilité en Amérique du nord pour Infinity, Mercedes, Ferrari, et autres vendeurs d'eau sucrée à l'extrait de couille de taureau. On les comprend, ils y ont plus de clients qu'en Inde ou à Sotchi, en attendant le très prometteur Grand Prix …. azéri.
La position de TF1, l'ancien diffuseur en clair, est révélatrice. Le groupe n'a pas souhaité souscrire un nouveau bail de cinq ans pour une activité déficitaire parfois retransmise à des heures étranges en raison de la mondialisation du calendrier. Canal aura repris au pied levé la couverture des Grand Prix pour un prix de 29 millions, inférieur au 31 du groupe TF1. Entre deux déclarations sur la nécessité d'avoir des décideurs à poigne à la tête des pays et inscrit des dates de GP dans tout ce qui ressemble à une démocratie avancée, Bernie, pragmatique dans son plus pur style, admet ne pas vouloir capitaliser sur le jeune public désargenté mais préférer un septuagénaire pleins aux as.
Il a inventé un nouveau business model : c'est l'organisateur qui devient le client et paie très cher de la visibilité internationale via la livraison du plateau à domicile par Mister E. On en saisit immédiatement l'intérêt pour tout ce qui ressemble à une démocratie avancée.
L’hybride :
Les constructeurs ont exigé de nouvelles technologies hybrides pour leur moteur à la con. Du coup, personne ne finit les GP comme avant. Soit on a un Mercedes, soit on a une bouse qui traîne le best of the rest à plus deux secondes au tour à Spa. Comme on ne peut guère les modifier, il faut au choix importer un nouveau constructeur, Honda, changer pour un Mercedes (Lotus) ou bien reconstruire intégralement un moteur sur de nouvelles specs (Renault). Pour rappel, il s'agissait de promouvoir de la techno verte et du savoir-faire maison puis de réduire les frais en limitant le développement sur le dos des gains aéros réduits par le règlement. On peut parler de franc succès.
A n'en pas douter, l'implémentation des deux pales turbo et compresseur aux antipodes du moteur via un axe sur palier à travers celui-ci possède un grand avenir sur les autos de série. Une turbine derrière l'échappement qui fait tourner un compresseur derrière la boîte à air là où l'air des cimes reste le plus frais avec récupération d'énergie cinétique partout où il y a des bidules qui tournent pour le stocker dans des batteries qui prennent feu ou marchent une fois sur deux alors qu'on parle de moins de 70$ le baril de brent. C’est sur on a tous envie d'acheter une voiture hybride maintenant non ?
"l'Empire d'Essence" de J. Klaxon aux Editions Catbert