arno-arno a écrit:senior a écrit:merci le pétrole de gaz de schiste
avec les répercussions géopolitiques probables que ceci peut
entraîner au Moyen-Orient.
Autre point culture... au moins pour la mienne en tout cas.
J'entendais récemment un analyste sur ce secteur dire que cette baisse des cours était justement pilotée/provoquée par les saoudiens pour faire plier les producteurs de pétrôle de schiste.
Tu as visiblement un point de vue différent. Peux-tu nous l'expliquer un peu plus en détail ?
Bah aujourd'hui ce n'est plus aussi simple.
Les Saoudiens rendent publiques leur plus grosse compagnie pétrolière et ont besoin d'un pétrole au-dessus de 50$ le baril.
Ce que tu dis est juste, ils faisaient ça pour topiller l'Iran, l'Irak et la Syrie qui ont tous 3 besoin d'un baril supérieur à au moins 100$ pour être rentables.
Concernant le Schiste, il afflue, même en faible production, mais du coup l'Offre reste supérieure à la demande.
C'est très simple, l'industrie est le plus gros consommateur de pétrole au monde. On nous parle de reprise mais l'économie est à l'arrêt et le plus gros consommateur (la Chine) a des stocks pour au moins 5 à 10 ans de production sans racheter. Donc forcément les stocks augmentent et les prix baissent (loi de l'Offre et de la Demande).
En plus de ça, oncle Donald a très envie d'une USA indpendante énergétiquement parlant et en sortant du pacte sur le climat, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres. Le point noir du gaz de Schiste est sa méthode de production, aujourd'hui Trump a clairement fait un bras d'honneur à tout le monde en expliquant clairement que polluer, il s'en foutait tant que ça pouvait rapporter. Donc forcément les productions de Schiste reprennent, les investisseurs sont plus confiants dans les sociétés utilisant et exploitant ces procédés donc une Offre supplémentaire afflue sur un marché déjà inondé.
Et voilà, les prix baissent.
Une fois toute cette situation de suroffre réglée, les situations géopolitiques reprendront le devant de la scène dans la gestion des prix du baril.
Ce qui est très intéressant ici est que l'Arabie Saoudite est prise dans son propre piège. En ouvrant les vannes pour tanquer les prix, elle se retrouve aujourd'hui dans un marché inondé avec des prix qui stagnent aujourd'hui qu'elle aurait besoin d'un baril entre 50 et 60$.
Pour info, au marché noir dans les pays du Golfe, le baril de pétrole de bonne qualité se négocie en-dessous de 25$.