Rallye de Monte Carlo Historique

[hipolyte]

Superbes autos !.....

Courageux en Type E !.......

La RX7 des Lituaniens !...

Et la Célica !.....

Les gars de la Type E roulaient comme des dingues... On a passé la première partie du rallye derrière eux, puisqu'on partait dans l'ordre des numeros (ça marche bien une "E" !)
La Célica venait tout droit du Japon, avec son équipage motivé de parcourir une telle distance pour participer à ce rallye !!

[hipolyte]

Après une première partie sans histoire, il nous faut reprendre la route vers Bourgoin Jallieu, 291km qu'on nous laisse parcourir en 6H15, ce qui est plutôt bienveillant (En 2011, on avait parcouru 2100 km depuis Glasgow quasiment sans s'arrêter entre le jeudi soir et le samedi soir, arrivée à Monaco. Il y avait eu plusieurs accidents, et l'ACM a "allégé" le parcours de concentration, permettant des pauses plus longues).
Pol passe en copilote, et comme moi à Reims, se trompe de route après 10km... On traverse la campagne endormie pour rejoindre l'itinéraire correct, en se disant que vraiment, on n'y est pas, cette année... Pol fatigue un peu, et on suit une Porsche 911 qui nous montre la route, lui permettant de souffler un peu.
Bref, on arrive à Bourgoin Jallieu via Dole et Lons le Saunier où on trouve des courageux passionnés au contrôle de passage à cette heure tardive (ou avancée, c'est selon... ) avec presque 2 heures d'avance. Il faut noter aussi qu'il fait doux, donc pas de neige... Les 6H15 ne sont parfois pas de trop quand on précède les engins de déneigement, comme ce fut le cas en 2013...
Petite sieste de 60minutes, je peste contre les flash des amateurs qui n'arrêtent jamais et qui me réveillent toutes les 5 minutes. J'avais pourtant choisi une voiture moche, mais pas de bol, une petite Elan s'est retrouvée juste à côté de nous...

Puis départ à 6H45 pour Digne les Bains, encore une étape de 299km en 6H11 cette fois. C'est Pol qui reprend le volant. Le jour se lève, et on reprend un peu de tonus. Toujours pas de neige ni de verglas. Un seul contrôle de passage à Sederon, au beau milieu de la départementale.
On prend le petit déjeuner en roulant, les quelques victuailles fournies par l'équipe du CP de Vitry le François de la veille.

Digne les bains, arrivée vers 11H45.
Départ à 12H56 vers Saint andré les Alpes.
On passe la zone d'étalonnage, qui sert de référence pour les distances lors des épreuves chronométrées.
A Saint André les Alpes, on nous installe le tripy, qui est un GPS permettant à l'organisateur de nous suivre à la trace et des nous chronométrer.
14H11, on quitte Saint André pour le Monte Carlo Beach Hotel, via la première spéciale.
Elle se déroule à Entrevaux, formant une boucle par le val de Chavagne, puis retour à Entrevaux.
Rien de bien difficile, route noire, vaguement glissante (humide et parfois grasse).
Tout le monde se tient dans un mouchoir de poche.. On finit cette spéciale 78° avec 11 secondes de pénalités par rapport au vainqueur Daniel Elena qui prend la tête du rallye. A noter qu'on est 10 à avoir le même temps !

[hipolyte]

Direction le Monte Carlo Beach Hotel, puis le quai Albert 1°.
Il faut trouver l'hotel pour l'assistance, et à voir le nombre de fois que la réceptionniste explique à Pol le bon usage du parking, on sent bien que plus personne n'imprime...

Une bonne douche, et on se retrouve tous au Fairmont pour le délicieux buffet de fin d'étape de concentration.
Magnifique buffet avec un choix très large, viandes, poissons, fruits de mer, foie gras, légumes, fromages, desserts, vins... J'apprécie toujours l'immense fontaine à chocolat où je me sers longuement
Mais je file vite au lit, n'ayant pas dormi plus d'une vingtaine de minutes depuis la veille.
Le départ pour nous sera à 8H30.
Je dors comme un bébé jusque 4 heures du matin, alors que Pol s'agite dans la chambre...
Le verdict tombe vers 7 heures : Vincent, Claudine et Pol (ainsi que des amis en Berlinette, et sans doute d'autres...) font une intoxication alimentaire...
Je ne me sens moi même guère vaillant, mais au moins je tiens debout.
J'avoue qu'en tapant ces lignes je rigole, mais croyez-moi ce n'est pas drôle !!
Bon, ben je prends le volant et suis la route qui de toutes façons est facile jusqu'à la deuxième spéciale, vers le col du Corobin

[hipolyte]

Avant le départ, on nous informe que la route est sèche. Bref on garde les pneus contact.
Christian, notre ami de la Porsche 924 N°189, ne veut pas en démordre, gardera ses clous. Il faut dire qu'il est resté sur une sortie de route mémorable suite à un mauvais choix de pneus en 2011...
Je connais cette spéciale pour l'avoir déjà faite 2 fois (dans l'autre sens), notamment sous "glace vive", mais la température douce me laisse en confiance.
Pol fait son possible pour lire la carte, il se dope aux antalgiques et n'émet pas la moindre plainte malgré les spasmes qui le torturent.
Dans la file d'attente, au départ de la spéciale, le commissaire vient nous voir :
"vous allez croiser une voiture de l'ACM qui redescend, elle vient de reconnaitre une zone d'accident. Une voiture a glissé sur le verglas. Vous avez vos clous ?"
Je le vois se reculer d'un pas, regarder nos roues, se rapprocher en marmonnant un discret" bon, ben..." et en faisant une moue que je traduis par "ben mes cocos, vous allez voir ce que vous allez voir". Je pense à Christian qui, dans 40 minutes, va sourire comme jamais car, question choix de pneus, on ne se trompe quasiment jamais.
Enfin, d'habitude...
Le commissaire reprend son sérieux, nous rappelle qu'on va croiser une voiture de l'ACM. Et s'en va.

[hipolyte]

C'est dans ces moments qu'il faut se fier à son expérience (bien faible malgré tout), et ne pas se dégonfler.
"on verra bien".

Départ, la montée vers le Col se fait sans encombre, ça tourne, je mène bien l'auto, et au sol ça accroche.
En effet on croise la voiture de l'ACM, j'en oublie la raison de sa présence.
... Et il est bon de ne pas ouvrir la spéciale, car rapidement je vois un type qui fait signe de ralentir juste avant un virage droite serré. Je freine, et la voiture part tout droit en glisse, au sol c'est encore gelé !!!
Je comprends aisément comment s'est sortie la Ford escort RS qu'on découvre en finissant par réussir à tourner quand même. Cette zone, à l'approche du Col, est une immense plaque de verglas. La malheureuse Ford a tiré tout droit, et tapé l'avant puis le côté arrière, la roue est à 45°, c'est cuit pour elle.
Mon entrain s'est calmé, et je continue tant bien que mal, en testant les freinages appuyés pour tester l'adhérence. Finalement, et assez rapidement, elle redevient bonne, et on finit la descente assez aisément.
Les résultats sont encourageants : on finit à 5 secondes du meilleur !!
sauf que cette année, le niveau est très bon, on est à la ... 108° place !! (29 concurrents ont le même temps, de la 80° à la 109° place. L'âge de la voiture finit de nous départager, et comme la nôtre est de 78, soit quasiment la plus récente...)
On passe malgré tout de la 78° place à la 71° au général, pourquoi pas...

[hipolyte]

Pol, qui devait faire la 3° spéciale, ne peut toujours pas...
Je garde le volant, le poisson de la veille à mon tour au bord des lèvres.

30 Km de routier nous amènent à cette spéciale. Pas possible de passer en clous malgré l'avertissement de la précédente spéciale, il y a trop peu de temps pour attendre le camion d'assistance qui suit toujours la 924 de nos amis.

Je la passe donc, sans grande difficulté, la route est quasiment partout sèche. Pol est très déconcentré, et n'arrive pas à calculer les moyennes de passage. On s'y met à deux lors d'un passage sur une zone moins sinueuse, on se recale tant bien que mal, et on termine quand même avec une moisson de points de pénalité... (178° de la spéciale avec 600 points, aïe !! nous revoilà 76° au général...)

Pause à Sisteron.
Pol ne peut rien avaler, moi non plus.
Il va de mieux en mieux quand même, alors que je suis pris d'un bon mal de crâne...
On repart à 13H30, j'ai repris les cartes et Pol le volant. Bien sûr, je me trompe de route après 200 mètres, et ce sont des spectateurs qui nous remettent sur les bons rails...
Cette fois on a le temps de passer en clousn, d'autant qu'on apprend qu'il reste des passages de glace dans la 4° spéciale

[Casimir]

Passionnant à suivre. Contrairement à votre état, ça se lit avec gourmandise et on reprendrait bien un ration...
Et je n'ai pu m’empêcher de jeter un coup d'oeil au classement et à celui de la 924 de la Brethon family. Bravo hypolite

[Ancobru]

Encore, encore !.....

[schlass]

Je compatis pour l'intexication, c'est la petite touche qui rend le récit passionnant

[blacksrookie]

De l'aventure, du suspense, des émotions
Vivement les épisodes suivants

[senior]

Merci pour ton récit de l'aventure car ça en est une entre les erreurs de navigation, la glace pas prévue, l'intoxication alimentaire etc.
En tout cas, il se lit comme un roman avec juste le soupçon de suspens qui le rend passionnant. En plus les photos sont superbes

Beau plateau au départ de Reims avec, en particulier, trois de mes "nordiques" préférées avec lesquelles je me verrais bien faire de l'historique








Quelques vidéos :

Départ de Barcelone
https://www.youtube.com/watch?v=FiVzA8YOfXE

ZR1
https://www.youtube.com/watch?v=7uUUaBdLjFo

ZR4
https://www.youtube.com/watch?v=Ed-42y3ej40

ZR5
https://www.youtube.com/watch?v=VV5W0o6cmJk

ZR 5 / 6 / 7
https://www.youtube.com/watch?v=Ta2inFOSxGY

[hipolyte]

Nous voilà repartis de Sisteron.
On se renseigne sur la position du camion d' assistance qui est très loin derrière nous, ne pouvant guère abandonner le équipage de la 924, dont Claudine est au plus mal et demande plusieurs fois à être remplacée, pour finalement tenir le coup jusqu'au bout.
Pas le choix, on fera donc avec les 2 pneus contact à la arrière, ne montant que les 2 pneus cloutés qu on a dans le coffre, à l'avant...
Comme le dit l'article du dessus, on sait qu'on va rencontrer de la neige et de la glace sur une bonne partie de cette spéciale, ainsi que la suivante.
C'est rapidement le cas en effet... Toujours aux notes, je sens l'arrière de la Lancia se balancer de plus en plus, et lors d'un virage serré à droite on finit par faire un 180 degré, passant tout juste entre le fossé et le flanc de la montagne. Sans rien toucher !
Impossible de faire demi tour, Pol enquille la marche arrière et pose l arrière dans un petit sentier d'où il repart, tout cela sous le regard tantôt amusé tantôt étonné de quelques courageux spectateurs qui ont depuis bientôt 2 heures 30 les pieds dans la neige...

[VP.]

Génial ce récit! (En plus tu écris dans un style très fluide et agréable à lire ce qui ne gâche rien )

[blacksrookie]

Oui, on sent qu'il est adroit de ses 10 doigts le garçon

[OR_07]

Et oui, dentiste gynécologue ça se doit d'être adroit

[Ancobru]

Une fois les petites lèvres écartées, j'ai beau ne pas être maladroit de mes doigts, je n'ai jamais trouvé de dents !!!....

Bizarre comme métier !....

[hipolyte]

... on finit la spéciale avec une moisson de points de pénalités, 670, ce qui nous repousse à la 209°place...
L'assistance finit par nous rejoindre, et on monte enfin les 2 pneus cloutés à l'arrière. La dernière séciale de la journée passe par le col de l'Echarasson, via une route forestière habituellement fermée en hiver, ouverte juste pour notre passage, et donc non dégagée par la DDE. S'il y a bien un endroit où on rencontre de la neige et glace en abondance, c'est ici !!

Il faut parcourir 90km de routier notamment via le col de Rousset, très jolie route sinueuse mais sèche, aïe pour les clous !!
Pol digère toujours son poisson, gratifiant l'atmosphère confinée de la voiture de nombreux renvois nécessitant une réaction rapide d'ouverture des fenêtres... (désolé pour les détails )
On arrive au départ de la spéciale N° 5 dans une ambiance "sports d'hiver", avec beaucoup de neige sur les bords, et une brume blanche qui flotte ça et là...Il y a peu d'attente, et rapidement le départ nous est donné.
On finit par bien connaître cette spéciale, puisqu'elle est systématiquement courue au MCH. Ça glisse beaucoup, certains spectateurs en rajoutent même un peu en pelletant de grosses quantités de neige sur la route. On croise le bonhomme de neige (autre tradition de cette spéciale, je vais essayer de retrouver la photo) qui situe à peu de choses près le col de l'Echarasson, et on redescend vers Saint Jean en Royans.
Le résultat est correct, 690 points de pénalité, 98°.
Pol, relativement satisfait et en meilleure forme, me dit que le tête à queue le la spéciale précédente était plus dû à une erreur de pilotage qu'à un étrange mix de pneus cloutés à l'avant et contact à l'arrière : en fait il m'avoue avoir tenté le freinage du pied gauche et y être allé un peu fort... Tandis que là, il n'a fait que "scintiller" les feux stop, avec une bien meilleure efficacité, il faut le reconnaitre
On passe le "point Stop" de fin de spéciale, et direction le Contrôle Horaire (CH) de Saint Nazaire en Royans. A 2 km du CH, on se retrouve complètement coincés dans un embouteillage monstre. Pol, très respectueux des règles, ne cherche pas à doubler la file et on attend... on pointera avec 17minutes de retard, soit 1700 points de pénalités...
On n'est plus à ça près de toutes façons, et on enchaine le dernier parcours de 35km en direction de Valence. La nuit vient de tomber.
On appelle l'assistance pour changer les clous et remettre les contact, mais Fred et Vincent sont coincés dans la montagne. Une fois à Valence, ils nous appelleront en se disant disponibles... Mais ils sont à Saint Nazaire en Royans !!
Pas grave, on fera le changement de pneus demain matin, en quittant Valence pour la boucle ardéchoise, dont la route est sèche.

[hipolyte]

On pointe donc au dernier CH de la journée, et les organisateurs nous collent la vignette de reclassement : On a fait le début du rallye en partant dans l'ordre de nos numéros, et à partir de Valence il y a un reclassement en fonction des résultats des 3 ou 4 premières spéciales. On nous colle donc la "102", résultat peu brillant mais on s'en contente, on ne peut pas faire autrement !
Ça pose 2 problèmes : on repartira demain matin en fonction de notre nouveau numéro, à une voiture par minute, ça nous fera dormir cinquante minutes de moins... et second souci, nos amis de la 924 sont environ 175°, ce qui ne nous arrange guère car il faudra se partager l'assistance avec une amplitude horaire trop large, c'est infaisable.
Bref on décide de faire l'entretien et surtout le changement de pneus dès le départ de Valence, pour ne se revoir qu'au CH de milieu de journée à St Agrève pour le plein et les éventuelles réparations. Entretemps, on ne devra compter que sur nous même ! (bon, un peu de mécanique ne me fait pas peur, vous me connaissez !)
On met tout ça au point avec nos amis Brethon qui viennent d'arriver, et on marche vers l'hotel pour rejoindre Fred et Vincent qu'on informera de la stratégie décidée.
Ça tombe bien, justement Fred nous appelle. Y'a comme un souci avec le camion d'assistance...

[Casimir]

Il y a des jours où il ne se passe rien d'inattendu.
C'est génial à suivre! Et si on demandait à quelqu'un d'imaginer votre course, il aurait du mal à être aussi créatif que la réalité.
Va falloir songer à rentrer dans le top 100 maintenant...

[hipolyte]

"Les emmerdes, ça vole en escadrille", disait J.Chirac, parait-il...
En évitant un piéton Fred a raccroché une bordure et éclaté un pneu. Pas réparable, et bien sûr, pas de roue de secours. Vincent et Fred récupéreront le camion demain dès que possible, après réparation...
Notre choix de stratégie mûrement réfléchi tourne court, bref on fera avec... ou plutôt sans, sans pneus contact, sans huile, sans essence... Ça tombe au plus mal, car c'est habituellement juste là qu'on fait la grosse "révision" de la voiture... et on n'a pas du tout besoin des clous, qui vont nous ralentir dans les routes d'Ardèche humides et grasses...
On finit par se retrouver tous à l'hotel, mais seuls Fred, Christian et Pol vont au restaurant.
Le départ se fait au petit jour ce lundi 30 janvier. Il n'y a pas la foule de la veille au soir sur la place Aristide Briand à Valence.
Ons'arrête à la première station service pour faire le plein, et vérifier l'huile. Visiblement il en reste
Direction la vallée de l'Eyrieux, pour une spéciale de 50km entre La Croze et Antraigues sur Volane. Je prends le volant, on commence par une route très sinueuse et glissante, les pneus nous faisant perdre un peu de temps.


On ne s'en sort pas trop mal malgré tout, mais on craint pour la conservation de nos pneus (et de leurs clous !!). S'ensuit une profonde nappe de brouillard, d'autres enchainements de routes tournoyantes, bref l'Ardèche dans toute sa beauté !

A la sortie de la spéciale, il y a une pause à "la Remise", un restaurant célèbre qui offre traditionnellement une tarte aux pommes succulente. On ne s'y attarde pas, le camion d'assistance est réparé et on espère les voir à St Agrève pour enfin de débarrasser de nos pneus cloutés !!
Je précise que tous les changements de pneus, ravitaillements et réparations doivent être réalisés sur le temps du parcours routier, donc s'il y a quelque chose de prévu, il ne faut pas s'attarder !

[laconi16]

"Les emmerdes, ça vole en escadrille", disait J.Chirac, parait-il...

Repris dernièrement par Fillon

Merci pour ce partage, c'est un régal à lire

[schlass]

Merci pour le partage, très plaisant et captivant

[senior]

Le suspens est toujours là et le récit de vos (més)aventures est toujours aussi plaisant à lire.

Il n'y avait pas d'assistance pour le camion d'assistance ?

[hipolyte]

... bon ben il faut aussi travailler de temps en temps, je suis en retard pour finir le compte rendu des "exploits"...

Reprenons : On est lundi 30 janvier, en milieu de matinée.
On vient de sortir de la 6° spéciale pour rejoindre la 7, Burzet - la Chambon via Lachamp Raphaël.
Il y a 27 km de routier entre les deux épreuves, qu'on avale rapidement.
On se sent quasi seuls au monde, il n'y a pas d'autre concurrent sur la route.
On finit par dépasser une Porsche 911 blanche, dont le conducteur se soulage sur le bord de la route.
On atteint très vite Burzet, qu'on traverse avant de prendre le départ. Dans la dernière montée, j'entends un petit concert de klaxon, c'est la 911 qui veut nous la faire à l'envers et cherche à nous pousser pour prendre le départ avant nous. Je fais mine de ne pas entendre, je roule bien tranquille (bien au milieu de la rue), et je me mets dans la file.
L'abruti de derrière continue sa musique, et finalement cherche à me dépasser, alors que je me suis arrêté. Il tombe face au commissaire de l'ACM et son blouson orange fluo, qui lui fait signe de la boucler et de ne plus avancer... J'avoue que j'aurais dû faire mine de me pousser, car le dépassement dans la file d'attente est très pénalisé par le règlement...
Petite parenthèse sur le rôle des commissaires, qui n'est pas évident car ils doivent canaliser l'ardeur de certains conducteurs ainsi que faire preuve d'une autorité sans faille pour garer au fur et à mesure 330 voitures sur un parking qui n'a que 30 places (cf le CH de La Turbie...). Ils ont une technique bien rôdée, à savoir capter le regard du conducteur en le pointant de l'index, tout en arborant une mimique des plus autoritaires, bouger les index dans le sens adéquat pour se faire comprendre, et finir par lever le pouce et faire un rapide mouvement horizontal de la main (style "ne bougez plus"). Bref, tout un travail pas très évident. Je leur rends hommage car ils font vraiment un gros et indispensable boulot.
Revenons à Burzet, où les trompettes de la 911 sont maintenant muettes, et comme des sales gosses, on se marre dans notre vilaine Lancia

[hipolyte]

Peu d'informations nous sont parvenues sur la météo sur le plateau ardéchois. Mon père a appelé la famille (il en est originaire) et m'a globalement parlé de "sec avec possibilités de petites zones de neige fondante". En tout cas, pas de glace, donc inutile de prendre les pneus cloutés.
C'est donc en toute logique qu'on va les garder pour cette 7° spéciale .
Il faut reconnaitre que la route est plutôt calme, ça tourne peu mais c'est la zone la plus en altitude du rallye. On a souvent de gros murs de neige, beaucoup de vent, et le cumul des deux fait la célèbre "burle" qui fait qu'on ne voit pas à 2 mètres. Ma cousine m'a avoué qu'un de nos ancêtres s'est perdu en traversant la rue à Lachamp Raphaël... (l'histoire ne dit pas s'il avait bu...).
Je ne retiens de cette spéciale que l'épais brouillard qui recouvre la D122, qui est assez séche bien qu'en effet on a plusieurs plaques de neige et un paysage tout blanc... quand on peut voir à plus de 5 mètres... Et le petit coup de klaxon nostalgique en passant devant la maison de mon oncle, juste en prenant le 90 gauche au km 27,61.
On finit 108° de la spéciale, à 11 secondes du premier et 13 du temps de référence. Honorable score, mais tout le monde est dans un mouchoir de poche.
On commence à se dire qu'on aurait dû investir dans un système un peu plus performant pour se recaler par rapport au temps de référence, en regrettant que la route soit si "facile"... En tout cas je me remémore à cet instant la remarque du speaker au départ de Reims "tiens, vous n'avez pas grand chose dans la voiture...".

Direction Saint Agrève.
On y arrive avec 45 minutes d'avance, et on cherche un petit endroit pour changer les pneus par les "contact", l'assistance devant nous rejoindre d'ici peu. Finalement, et pour la première fois depuis le début du rallye, ça se passe comme prévu, on peut avaler notre sandwich et changer les pneus.L'état des cloutés me laisse perplexe : de nombreux clous ont été arrachés, et si la météo se refroidit on n'en aura plus pour affronter le Turini dans 2 jours...
Notre arrêt au CH de Saint Agrève est forcément court, la maintenance nous ayant pris pas mal de temps.
Pol reprend le volant direction Saint Pierre sur Doux pour la 8° spéciale, en passant par Saint Bonnet le Froid, où cette année on ne court pas la célèbre "boucle de St Bonnet"...

[hipolyte]

8° spéciale, Saint Pierre sur Doux - Col du Buisson, un monument du Monte Carlo Historique puisqu'on y a eu droit à chaque participation.
Principale difficulté, l'épingle gauche du km 15,73 très serrée et en léger dévers. Il y a toujours pas mal de monde, et il ne faut pas hésiter à rouler sur les orteils pour la passer sans marche arrière. On commence à connaitre, bien que jusqu'à présent, on ne l'a jamais passée du premier coup celle-là...
Je vous laisse visionner :
https://www.youtube.com/playlist?list=P ... 9ki15xGgbx
Pol s'en sort magistralement, ce qui n'est visiblement pas le cas de tout le monde, surtout des 911 qui se retrouvent très facilement posées sur le carter...
Peu après Il y a aussi une petite difficulté de navigation, une hésitation possible entre un tout droit et un serré gauche. Je me remémore à cet instant l'édition 2011, quand l'ACM fournissait encore un road book des spéciales, mais où cette année là une erreur s'est glissée à cet endroit précis : il n'y avait pas de route à ce kilométrage précis, mais pas loin, ce serré gauche... Avec Pol on avait décidé de passer outre donc "tout droit" (décision à prendre en 1 à 2 secondes !!), tandis que nos amis en 924 avaient pris le "gauche", suivis de près par une 911, ce qui les a confortés dans leur décision. Jusqu'à ce qu'ils arrivent en trombe dans la cour d'une ferme , où s'arrêtait la route . On en reparle encore, si si
on finit 97°, à seulement 13 secondes du premier... On n'est pas les seuls à l'avoir bien négociée, cette épingle...
94° au général, on vivote autour de la 100° place.
Il faudrait vraiment que la route se montre un peu plus difficile, histoire qu'on monte... ou qu'on coule !!

[OR_07]

ah Lachamp Raphael

l’épingle de st pierre sur doux est effectivement bien connue des rallymen du coin. et des cycliste egalement avec l'ardechoise

[Casimir]

Pour être serré, c'est serré.
Entrée dans le top 100... La suite hipolyte!
C'est toujours aussi génial à lire et à suivre. Et le petit coté feuilleton à épisodes maintient un super suspense.

[senior]

Nous nous régalons, continue vite

[senior]

Changement de réglementation, à partir de 2021, pour le Rallye de Monte carlo Historique

Dorénavant, deux nouvelles catégories de voitures seront admises : celles de 1977 à 1981 et celles de 1981 à 1983.
Parmi ces dernières on pourrait assister à l'engagement de certaines Gr.B de 1983 : Lancia 037, Audi Quattro A1/A2,
Opel Manta 400...

Par ailleurs, en Régularité il n'y aura plus que deux moyennes : basse et haute

https://newsdanciennes.com/2020/03/04/r ... -arrivent/