Après un petit break nécessaire, pour digérer la fin de saison, un bilan foutraque de la saison de la F1 qui hésite entre sport avec des bases "sportives" (ou qui fait presque comme si) ou un pur show américain...
Les pilotes d'abord.
Max Verstappen est champion, rarement champion fut aussi attendu. Bravo à lui. On doit avouer qu'il est extrêmement fort. Absolument époustouflant même certaines fois.
Et qu'il est constant.
Je regrette son attitude sur la piste mais on peut dire aujourd'hui que sans cette attitude, il ne serait pas champion du monde car des points se seraient égarés en route...Je ne m'attends néanmoins à aucun changement de sa part tant son écurie l'adoube dans le moindre de ses gestes et qu'au final...il a gagne.
Et si Senna est souvent associé à Hamilton, je dois avouer que Verstappen est celui qui est amha, son successeur. On dirait Senna en fait. Presqu'à tout point de vue (je pense que plus personne n'arrivera à être aussi charismatique que Senna).
Bref, bravo au champion du monde qui portera fièrement, le numéro 1.
Hamilton.
Que dire ? Pas grand chose, il a fait du Hamilton. Etre à égalité de point à l'orée du dernier GP est un petit miracle à mon sens, et encore, il aurait pu être champion sans meme frémir sans des erreurs assez stupides, de lui-même (Baku) ou de son écurie (Hongrie...franchement !!! Ou Turquie...). Mais le résultat final est fortement douloureux, pour lui, et au-delà , pour le sport (mais j'y reviendrai). Il ne méritait pas cela.
En espérant le voir sur la grille dans 2 mois.
Bottas.
Quel long et douloureux chemin vers sa sortie de chez Mercedes.
A peine ensoleillé par son unique victoire et quelques pôles. Sa saison aura été difficile et surtout, marquée par quelques épisodes contre le futur champion assez dévastateur. Il était temps qu'il passe à autre chose et reparte sur un nouvel élan tout frais.
Perez.
Au contraire de Bottas, sa saison restera lumineuse grâce à 2-3 défenses contre Hamilton...alors que dans les faits, elle me semble encore plus misérable que celle de Bottas
Sauf que dans quelques moments clés, il a répondu présent. Et on retiendra que ca...(enfin presque).
Sainz.
Drôle de saison mais la meilleure des "nouveaux". Une saison très très constante malgré des samedi quelquefois difficiles. Une bonne surprise et il rattrape son aura publique avec ce genre de saison. Encore en retrait en vitesse pure par rapport à son coéquipier, il a su mener ses dimanche de main de maître.
Norris.
La confirmation, un superbe début de saison et une fin de saison marquée par des malchances à répétition. Et une saison d'actes manqués. La Hongrie, Spas, Sochi, etc. Néanmoins, en écrabouillement son coéquipier à forte renommée, il a posé sa patte et sa réputation sur la F1.
Leclerc.
Au contraire de Sainz, des coups d'éclats mais encore des erreurs flagrantes qui devraient, après 4 ans, s'estomper. La base est là, toujours élevée mais il ne sera jamais un candidat au titre crédible avec ses erreurs évitables.
Malgré tout, ses performances pures sont excellentes (Silverstone...wow) et sa saison est loin d'être négative.
Ricciardo.
Oulalah...Difficile, très difficile.
Une adaptation ratée et des perfs quelquefois, absolument désastreuses. Il sauve sa saison à Monza et sur le fait que sa fin de saison est plus encourageante. Mais pour ce type de pilote, se balader à 0.4 secondes de son coéquipier en qualif est une énorme claque.
Gasly.
Merveilleux le samedi, plus difficile le dimanche sans que cela soit forcément de son fait. Mais le bilan de la saison est positif (17 fois sur 23 P4-P6 en Q), très positif.
Il se pose en candidat le plus crédible pour un baquet dans une top team. qui ne sera vraisemblablement pas Red Bull Racing.
Alonso.
Bien. Le revoir sur le podium était un bel instant de fraîcheur. Une année d'adaptation tout de même.
Ocon.
Une belle victoire malgré une année difficile. Se battre contre Alonso n’est certes pas facile mais ne pas l'avoir maîtrisé semble montrer son niveau…
A suivre avec un contrat à long terme et chez une écurie où il se sent bien.
Vettel.
Difficile.il a plus subi qu'autre chose et si cela ne semblait pas aussi pénible que sa dernière année Ferrari, cela n'a pas semblé être une année des plus heureuses non plus. Le décompte est lancé avant la retraite.
Stroll.
Pas grand chose...même pas un coup d'éclat cette saison. Très difficile.
Tsunoda.
Un gros premier GP puis un long apprentissage qui semblait plus le tirer vers le bas que vers le haut. Et puis Tost l'a pris en main et il a su rebondir en 2eme partie de saison. La progression est à suivre pour lui qui, comme d'autres avant lui, apprend en pleine lumière de la catégorie reine.
Russell.
Dans la continuité. Brillant le samedi (Spa...wow), plus difficile le dimanche, on notera néanmoins des gros progrès dans sa gestion des courses et des événements. Il saute dans le baquet le plus convoité du sport auto...Il a tout en main pour réussir.
Raikkonen.
Une année de pre-retraite...Bwoarf...
Latifi.
Rien de particulier à dire. Des progrès malgré tout mais ca reste amha, sans grand avenir en f1.
Ciao bientôt.
Giovinazzi.
Difficile, même contre un préretraite dont la vitesse est en déclin constant. En a perdu sa place.
Même si là aussi, on a vu des (gros) progrès par rapport à l'an passé.
Schumacher.
Pas si facile...Pas trop mal. Mais bon, comment juger dans une charrette pareille ?
Mazepin.
Pas prêt pour la F1 avec un début de saison désastreux, il a quand même su garder la tête froide et se replacer. Néanmoins totalement battu par son coéquipier.
Kubica.
Remplaçant, il a rempli son rôle.
On peut néanmoins toujours louer sa résilience et son attitude. Et respecter ce qu'il fait avec, quasi, une main en moins...En F1, c'est quand même pas rien.
Constructeurs.
Mercedes.
Le changement de règles les a fortement handicapé, les voitures low rake ont plus souffert que les autres. Mercedes a mis du temps à prendre en main sa voiture mais tant dans sa réaction entre les essais hivernaux et le 1er GP puis apres avec l'upgrade de Silverstone, ils sont revenus à un niveau d'intouchable sur les quelques dernières courses.
Un titre constructeur malgré tout, plus parce que Bottas a été meilleur que Perez qu'autre chose...Malgré tout, Mercedes a un talon d'Achille qui a été mis en lumière cette saison, son équipe course est très très moyenne.
Des décisions très douteuses, des erreurs, des balbutiements, etc, que de points perdus...
A tout point de vue. Et à corriger vite même si aucun changement ne semble se profiler à l'horizon.
Red Bull Racing.
Bon travail. Artificiel, on leur a offert sur un plateau cette possibilité de titre. Ils l'ont saisi. Pas trop de leurs fautes mais c'est ainsi, on a déjà vu ça tout au long de l'histoire de la F1. La voiture, avec les deltas montrés en cours de saison, n'a pas progressé forcément outre mesure. Juste que l'adversaire a pris de plein fouet le changement de règles. Red BUll court que pour son pilote, le titre constructeur leur importe peu donc en tant qu'équipe, il faut regarder le travail des stands et à ce titre, ils n'ont pas de concurrent. Tant dans le stand que sur le muret. Ils dominent à ce niveau là.
Verstappen n'aurait jamais gagné sans quelques coups fumants tout au long de la saison. Et ce, même si Newey lui-même avoue que la RB16 était plus rapide sur l'ensemble de la saison.
Ferrari.
Le redressement de l'année. Difficile en début de saison, ça se termine sur une très bonne note avec ce podium final chez les constructeurs. Un duo de pilote complémentaire et fort constant les a bien aidé. Des upgrades aeros et moteurs qui ont été fort bénéfiques. Un bon bilan (poles plus candidat a la victoire à Silverstone...qui l'eut cru ?) qui nous fait espérer les revoir en haut de classement et pourquoi pas, des candidats au titre. (Ferruccio
)
McLaren.
Une belle saison aussi, une voiture en constante progression depuis plusieurs années, un plan clair..
Mais quelques malchances encore qui font mal et un 2eme pilote qui a eu bien du mal à se fondre dans le moule McLaren. Malgré tout, cette saison est positive et encourageante, une victoire, des presque-victoires (oooohhh Norris…), une pôle, des presque-pôles (ooohhh Norris...) et permet d'espérer encore mieux l'an prochain. On(je) croise les doigts.
Alpine.
Une victoire inespérée, quelques coups d'éclats, une bonne saison pour eux aussi. Le déficit de puissance reste encore bien trop présent et le moteur sera revu pour 2022 et doit être la priorité, le moteur sera gelé pour 4 saisons. Pour le reste, des hauts et des bas mais une saison qui ressemble à celles de ceux qui sont sur la pente ascendante. Encourageant là aussi. On attend encore des changements dans l'organigramme pour que cette écurie passe le dernier palier qui en fera un candidat à des victoires.
AlphaTauri
La bonne surprise et...la mauvaise surprise. Une voiture extrêmement rapide, beaucoup de très bon vendredi, de très joli samedi et de...mauvais dimanche. Le potentiel pour se battre plus haut était là mais on dirait une symphonie inachevée. Malgré tout, la petite écurie italienne a été fort belle à voir aller. Des qualifs assez formidables en coup d'éclats réguliers...
Aston Martin.
Comme Mercedes, ils ont pris le changement de règles en pleine poire. Et c'était fort peu brillant pour le retour de la marque en F1. On attend mieux de cette écurie.
Williams.
Franck Williams s'en est allé mais il aura vu son écurie repartir sur une pente ascendante.
Quelques résultats forts sympathiques et même un podium (oui, bon...à Spa
) mais l'écurie s'est remise à l'endroit (depuis le retour de Patrick Head, il n'y a pas de secret...) et c'est tant mieux.
Sauber Alfa Romeo
C'est difficile. Toute l'année. Et dans une position où s'améliorer n'apporterait rien, ils ont survécu pendant 10 mois.
Hass.
On savait dès le début que ce serait cauchemardesque, ce le fut. Mais en moins pire que prévu. tous les efforts, dès l'avant saison, était dirigé vers 2022, tous les espoirs sont là et n'étaient que la motivation pour cette écurie de passer à travers 2021...Ils y sont arrivés.
L'environnement.
Execrable.
A la limite du dégoûtant.
Je ne pouvais pas passer par un bilan sans parler du triptyque Horner-Marko-Wolff qui aura été à un niveau rarement atteint à bien des reprises. Ils se sont rapidement mis en mode 140 caractères à celui qui enverrait la plus belle vanne, ca a dégénéré et c'était franchement déplaisant.
Ils n'auront pas contribué à élever le niveau de cette saison.
Au moins, leur attitude mènera surement a ce que la FIA bannisse les coms radios entre écuries et FIA. Après, tout on pourra peut-être les remercier pour ça...
Et puis la FIA...J'ai déjà tout dit mais si on fait un petit récapitulatif, il y a eu 4 événements majeurs.
- Spa. Désastre flagrant, décisions forts douteuses et responsabilités non assumées. Une cata.
- Interlagos. Le mystère restera entier sur cette décision de ne même pas regarder l'action du dépassement-défense Hamilton Verstappen. Alors que dans bien des cas, ils regardent des trucs anodins...
Précédent très dangereux, et on a pu le constater très rapidement ensuite.
- Jeddah. La négociation de la place de Verstappen au départ...Avec une écurie qui pose ses conditions, un directeur de course qui menace à peine, on a tout eu. Scandaleux.
- Abu Dhabi...Sans commentaire.
Il y a un nuage de discrédit qui plane au dessus de la F1 et de la FIA. FIA qui a changé de boss et qui semble vouloir au moins regarder tout ça. Un pilote vedette qui s'est mué dans le silence, une écurie qui joue le jeu de son pilote et qui menace à mot couvert…
Si je n'en attends rien de spectaculaire, j'espère qu'au moins, on verra des ajustements et des clarifications nécessaires.
On est de retour à l'hiver 1990…
Le mot d'ordre général est qu'il faut que cela change. L'équité du sport a été bafouée, c'est une évidence et personne ne le nie.
Vous pouvez reprendre une activité normale.
"l'Empire d'Essence" de J. Klaxon aux Editions Catbert