Voici tout ce que j'ai réussi à apprendre de cette voiture :
1995 Jimenez Novia W16 80V
''Novia'' est l'anagramme d'avion, ''Jimenez'' du nom de son créateur : Ramon
Jimenez.
Ramon Jimenez est un ancien pilote moto, originaire de Montoux (Vaucluse) qui
a décidé un jour de créer et de produire une supercar française.
Autodidacte, il a tout fait lui même et investit la plus grande partie de ses économies à
sa réalisation. Inspirée d'une icone des circuits, la Porsche 917, la comparaison s'arrête là car la Novia
revendique ensuite une personnalité bien à elle.
Conçue pour la performance, elle pouvait allier la piste aussi bien que la route.
Le poids contenu de 1080 Kg la favorisait.
Le moteur est unique lui-aussi.
Il s'agit d'un W16 qui comprend les pièces de 4 moteurs de moto Yamaha :
Cylindres, pistons, culasses, soupapes (avec une bonne partie maison), carter
moteur alliage, vilebrequins, bielles et injection Sybele.
Son architecture fixée sur coque autoporteuse offre un bloc compacte, léger et très court.
L'utilisation de deux vilebrequins, cumulée à une faible cylindrée unitaire, libère l'accès
à des régimes de rotation jamais atteints par des voitures de série et annihilent toutes les
vibrations parasites.
Résultat : 560 Cv, 8 Arbres à cames, 80 soupapes, boite de vitesses 6 rapports
Hewland à crabot (mais une séquentielle était prévue.)
0 à 100 en 3 secondes à peine, 380 km/h de vitesse de pointe.
D'un rendement exceptionnel de 150 Cv/litre, les 3/4 du couple sont atteints des 3000 Tours.
La plage d'utilisation de ce moteur est sans précédent dans l'histoire de l'automobile.
De plus, équipés de pièces thermiques issu de la grande série, ce moteur garantissait
une fiabilité exemplaire.
De ligne épurée et racée, entièrement réalisée en fibre de carbone, la Novia
est d'une rigidité à toute épreuve.
Elle s'appuie sur de volumineux extracteurs pour coller à la route.
Pensée comme une voiture de course, réalisée comme une voiture de course, son
défi était d'associer à des performances records, une maniabilité, un confort et
une douceur de fonctionnement insoupçonnés.
Equipé d'un anti-patinnage, géré électroniquement, l'utilisateur pouvait faire varier la
hauteur de caisse suivant utilisation route et circuit avec correction simultanée de l'épure de
suspension.
Le tout directement à partir d'un habitacle insonorisé, climatisé, d'une excellente
ergonomie et habillé de cuir Conolly.
De longues heures d'étude avec la collaboration des techniciens de Michelin ont finalisé
ce concept.
Ramon Jimenez a ensuite présentée sa voiture au salon de Paris 1994, l'aventure
commençait et il était prêt à recevoir les commandes éventuelles d'amateur de cette
supercar hors-norme.
Hélas... il se heurte aux normes d'homologation qui lui refuse sa voiture.
Mieux encore, on lui demande d'en construire une deuxième pour crash test si il vaut
obtenir le droit de la produire en série, si petite serait-elle.
A court d'argent, Ramon Jimenez, dégoûté, abandonne son projet qui lui
aura coûté toute sa fortune.
Aujourd'hui retiré des voitures, il se consacre à d'autres projets.
L'auto restera unique et est toujours en sa possession.