Le lundi, parfois le mardi matin, c'est "nalyse" foutraque (et longue à lire).
A qui perd gagne.
A tout seigneur…
Lewis Hamilton a donc gagné une course de plus avec une voiture inférieure à ses concurrents.
Certes, ces memes concurrents l’aident aussi mais il convient d'analyser un peu plus cette performance que l'on doit classer assez haut dans ses victoires.
Déjà, samedi, c'est une 2ème place absolument fantastique et inespérée qu'il a réussi à aller chercher. En rendant 5 dixième aux Ferrari entre la ligne et le virage 3 plus quelques centièmes dans le secteur 2, il sait que le secteur 3 est crucial. Et il livre une vraie performance en laissant son coéquipier à 4 dixiemes juste sur ce secteur et surtout à séparer les 2 Ferrari et reléguer Vettel en 3ème position.
Quand à la course, un autre recital ou en pneus medium, il réussit à garder la pression sur les 2 Ferrari. Avec le recul, on se dit qu'il n'aurait pas pu faire grand-chose mais juste de mettre le doute dans les esprits des concurrents suffit parfois à faire dérailler la machine adverse. Surtout chez Ferrari.
Donc, le recital commence par cette premiere moitié de course en ne concédant que 2.5 secondes sur Leclerc avec des pneus supposés être 0.5s moins rapide au tour. Puis à gruger rapidement quand il fallait sur le leader Vettel pour minimiser le retard à 5 secondes lors de son arrêt.
Pendant cette moitie de GP, il a depose son coéquipier à une moyenne de .325s par tour.
La chance a été de son coté (le chounard dirait ST33
) mais on peut dire que l'adage ''provoquer la chance'' n'a jamais été aussi bien adapté, sans cette qualif, sans ces 27 premiers tours, il sortait de son arrêt derrière Leclerc. Et la fin de course fut du meme acabit en déposant encore son coéquipier de 5.5s après le 2ème restart, plus de .3s/tour.
En tout, hors SC, VSC et les 5 derniers tours où il lâché l'affaire, Hamilton a été moins rapide que Bottas un grand total de...3 tours !
Bref, une grosse performance sur le circuit préféré de son coéquipier.
Et il bat un autre record de M. Schumacher au passage, il devient le pilote qui a été le plus fois leader d'un GP. 143 GP où il a été premier pendant au moins 1 tour. Sur 245 départs. Un grand. Un très grand.
Quant à son coéquipier, que dire, .6s en qualification et .3s par tour en course... Il faut néanmoins lui donner le credit d'avoir réussi à maintenir Leclerc derrière lui pendant les 5-6 premiers tours du restart.
Coté voiture, un 3e GP sans veritable upgrade et ca commence/continue à se voir. Ils ont très vite compris qu'à armes égales, ils ne gagneraient pas et ont tenté autre chose, une stratégie alternative. Encore une fois une voiture plus réglée course, et typiquement pour le secteur 3 (15e et 16e en vitesse de pointe), que qualification et une stratégie plus souple même s'ils devaient perdre du terrain en début de GP. Et tout s'est déroulé comme le plan.
Un peu de chance quand même, saupoudré d'un peu de talent et la victoire était au bout.
Un upgrade aéro est prévu au prochain GP à Suzuka. Et il sera le bienvenu face à Ferrari.
Ferrari…Ma che dramma…
Tout allait si bien. Sur leur lancée, ils ont mis en place leur week end, laché les chevaux samedi matin et livré la voiture ‘’parfaite'' pour la qualif. Et une 4ème pole de suite plus loin, le monde de la F1 est en pâmoison devant ce retournement de situation, devant cette voiture qui n'est plus seulement efficace en ligne droite mais qui est au niveau de la Mercedes maintenant en virage.
Doit-on rappeler qu'ils ont terminé à 1 minute lors du dernier GP avant les vacances ? C'est un retournement de situation rarement vu en F1.
Bref, les louanges pleuvaient sur l’écurie, sur les pilotes, etc.
Et puis l'autodestruction.
Comment se mettre tout seul dans une situation inextricable ?
Pourquoi autant de plans, autant d'accords, de strategies complexes, de mise en situation pénible à gérer ? Le micro-management à son meilleur.
La stratégie du slipstream pour bloquer Hamilton, pourquoi pas même si je suis persuadé qu'elle était inutile (faut-il qu'il suffise qu'Hamilton parle pour qu'ils soient emplis de si fort doute qu'ils élaborent des plans douteux ?), mais la consigne qui suit, le refus d’obtempérer (5 fois il lui ont demandé de laisser passer Leclerc puis il n'a même plus répondu à la radio...Multi 21 encore et encore
), etc. Un drama pour rien. Rien. Comme je disais, des fois, il faudrait que cette équipe "sente" plus la course. Ils se mettent des obstacles tout seul. Ferrari disait viser le 1-2, fausse route, viser la victoire avant tout et le 1-2 sera une consequence heureuse. Et dans ce cas-la, on dirait qu'en plus, ils sont tombés comme des bleus dans le panneau que leur a tendu Hamilton en répétant que sa seule chance était au depart.
Le soucis, c'est qu'ils s'ajoutent tout seul de la pression et une goutte de plus dans le vase des frustrations à gérer, un trouble sur une relation qui s'envenime depuis Monza. Et que dans pas long, on arrivera à la goutte de trop. Et que Ferrari elle-même se sera versée la moitie de ces gouttes...
Et puis ce soucis mécanique qui se transforme en une offrande au concurrent...Jusqu’à la lie.
A oublier pour Ferrari. Mais à régler au plus vite car derrière les sourires de facade, la tension monte, monte, monte...Il faut penser à l’année prochaine.
Derriere, Red Bull limite les dégâts. Et y'a pas grand-chose a dire.
La voiture est de retour où elle était avant son embellie du début de l’été. Pas d'upgrade pour ce GP, des changements moteurs et des pénalités, ils étaient en mode damage control et avec P4 et P5, on peut dire qu'ils ont réussi a passer à travers ce week end sans éclat. Ils doivent avoir hâte d'arriver au Mexique.
Les pilotes ont été égaux à eux-memes, Verstappen impeccable
et Albon brouillon jusqu’au dimanche où il est bien remonté (merci les SC).
Dans le peloton, on a une hiérarchie qui s'est dessinée et qui reste assez stable. On notera particulièrement les McLaren
, qui dépassent les 100pts pour la 1ère fois depuis 2014, et Sainz qui a fait un superbe week-end, il devient très solide.
La belle performance de Perez qui signe aussi un week-end parfait avec sa monture (l'upgrade commence à donner des résultats).
Et les Haas, avec une version Melbourne améliorée (quelle catastrophe ils ont fait avec leur développement...
) a plutôt bien fait, très bien même. Grosjean fait une belle 8eme place sur la grille avant que son karma le rattrape dimanche
et Magnussen se pointait a la 8ème place en course avant de se faire pénaliser et échouer à la 9eme place. Ce bon Günther s'est emporté, a insulté les stewards et risque une enquête FIA. Quand ca veut pas...
Dans les déceptions, on a vu (ou pas) Raikkonen faire encore des erreurs en qualif, une au depart et un GP brouillon. Ca va pas fort depuis Spa. La malchance de Grosjean et Ricciardo. Et le désastre Williams.
Pour les à-côtés, on a la Scuderia Toro Rosso qui devrait se transformer en Alpha Tauri en 2020 avec surement un changement de livrée (noir et blanc) pour coller au "branding" de la marque de prêt-a-porter à promouvoir.
Autre grosse nouvelle qui n'a pas fait beaucoup de vague, le mariage Mercedes qui fournit McLaren.
Prochain rendez-vous dans 10 jours à Suzuka, au pays de Honda, et ses grandes courbes.
bravo d'être arrivé jusque ici.
"l'Empire d'Essence" de J. Klaxon aux Editions Catbert