L'histoire d'une première victoire (notre compte-rendu).
Ce n'était pourtant pas gagné. Après le premier tour de reconnaissance, on s'aperçoit que plus de la moitié de la spéciale de Chisseaux était faite pour la 4 roues de Carol & Michel Morin. Malheureusement, c'était la plus longue spéciale (8.65 km) et celle que l'on faisait 3 fois (au lieu de 2). Il fallait donc être performant dans les petites et creuser l'écart sur le propre, càd: d'entrée de jeu.
Mais en sortant de l'assistance pour nous rendre à l'ES1: pas de radio, Seb ne m'entend pas, même pas un petit peu. Alors, avant de partir, je lui retrace toute la spéciale, virage par virage, pour qu'il mémorise un max et on adopte le langage des signes. Je gueule dans le casque au cas ou çà reviendrait dans la spéciale et au moins pour moi, pour le rythme. Bien évidemment, on est pas aussi vite que ce qu'on aurait pu faire, mais on a pas de temps à l'arrivée pour le vérifier. L'assistance nous annonce alors un partiel à 10s derrière Morin: le cou-pré tombe, 10s sur 4.5km, la sanction est sévère. Mais une fois dans le parc fermé, je vais chercher les temps et retrouve le sourire: on a malgré tout le scratch pour 0.6s devant la nouvelle Mitsu Evo 9 R4 des Morin. Le départ à la cellule de l'ES1 avait fossé le partiel de l'assistance: OUF !!! De retour au campement, on cherche la panne de la radio: 3 fils de coupés. Michel Morin très fairplay nous prêtera un fer à souder (on avait oublié le-nôtre), qui nous évitera un aller/retour à la maison.
On repart donc en tête le lendemain matin, mais le ciel nous tombe encore sur la tête: la roue AVD est crevée en sortant du Parc. On a 20min d'assistance pour remettre en place toute la radio, changer les 2 roues AV (parce qu'on a pas l'équivalence juste sur une roue), mettre pas mal d'essence, car on a du routier et on enquille 2 spéciales à suivre, un coup sur le pare-brise et le contrôle du serrage des roues AR. On est que 3 avec Pascal, notre assistant, alors chacun à son post et une petite montée de stress. On arrivera au CH avec 2 petites minutes d'avance, on a le routier pour ce détendre. Mais en faite, remontée d’adrénaline, les roues AV n'ont pas été équilibrées correctement (voir pas du tout), le volant et le châssis se mettent à trembler à partir de 100km/H.
On attaque donc l'ES2 en ouvreur avec la rosée du matin et le volant qui joue des castagnettes. A l'arrivée, Seb me lance qu'il n'y voit rien avec les vibrations, c'est l'horreur. Le logo Lotus de centre du volant pendouille par les fils du klaxon. On a toujours pas de temps à l'arrivée. Mon chrono indique 2min 33' 9". L'officiel à l'arrivée de la boucle nous annoncera 1s de moins avec le 2ème temps scratch, mais Carol et Michel repassent devant en faisant 2s3 de mieux.
L'ES3 est tellement bosselée, que bizarrement, les vibrations se ressentent moins. On attaque. La spéciale est plus compliquée pour moi, j'ai quelques notes un peu à la bourre, et on s'en sort avec 5min 01' 6". Mais là, on se prend une valise par la Mitsu qui nous fait péter un temps en 4min 56' 2". 5s4 dans la vue sur moins de 9km, çà fait mal. Même l'organisation n'avait pas prévu qu'ils passent sous la barre des 5min et affichera un 5min 56' 2", qui se terminera en bruit de couloir de pénalité. Mais la famille Morin était bien en tête de la course.
Il faut donc se refaire et pour commencer: on retravaille les notes avec la cam des premières ES. Ensuite, qu'est-ce qu'on fait pour les roues. Les garages ne sont pas ouverts, donc pas d'équilibrage. La roue crevée a perdu 150gr le temps de la boucle complète. Seb veut tenter la bombe anti-crevaison, je suis pas très chaud, mais Pascal (le grand Frère) qui vient de nous rejoindre à l'assistance, confirme qu'il en a sauvé plusieurs fois comme çà. C'est parti, les frangins s'occupent de la roue pendant que je m'occupe de l'autre côté, Cousin (l'assistant) met de l'essence, etc... Seb va rouler un peut pour bien mélanger la mousse dans le pneu. On gonfle un peu plus pour refaire la pression avant de mettre une roue sur la spéciale.
Alors dans les ES4 et 5, on cravache pour refaire notre retard. Un bout de chemin est fait dans l'ES4 avec 1s7. On améliore notre propre temps de 4.3s (env 1s au kil): ce sera notre second scratch du week-end. Alors on espère encore, et 3ème scratch, mais on ne reprendra que 0.3s dans la 5. Nos craintes sur cette spéciale plus sale se confirmaient, et elle se dégradait encore. Il restait donc 5s1 à gratter sur 8.65km. Sauf erreur, ce n'était pas jouable. C'était pas encore pour cette fois. D'un autre côté, sauf boulette de notre part, la 2ème place était assurée avec presque 17s d'avance. Pas de film dans la 5, la batterie est out !!
Alors on recharge les batteries de la cam et des bonhommes et c'est reparti pour la DER ! A l'arrivée au CH, on avait encore un peu de temps, et je me dis que ce n'est pas le moment de faire la sortie de la Moisson de Chinon, ou le 360° des 12 travaux... Alors je dis à Seb: "Bon, qu'est-ce qu'on fait ? On assure la 2ème place ou on tent le tout pour le tout ?". Seb me répond: "Y'a encore un scratch à gagner, on va quand même pas leur laisser !!". Seb de droite: "C'est pas faut ! Bon, OK, on y va." On aime bien les petits challenges. C'était l'occasion de faire 4 scratchs sur le même rallye, une première pour nous. Alors pourquoi pas.
On franchit l'arrivée avec +2s que le tour précédent, avec la spéciale qui s'est dégradée, c'est pas si mal, mais çà ne va pas faire l'écart. Mais la Mitsu a du retard: 1s, 2s, 3s, 4s... Seb est déjà sorti du baquet, je calcule l'heure d'arrivée pour le routier. Et là, un spectateur vient me dire:"vous avez gagné le rallye les gars", "NON ??", "Michel Morin a tiré tout droit dans la dernière épingle, en loupant son freinage", "c'est pas vrai ???"...
Seb me prend la tête et me fait une petite bise (çà doit vouloir dire qu'il est content). Je vais saluer le couple Morin. Carol est un peu vexée sur le coup, parce qu'avant de partir, elle lui dit d'assurer tous ces freinages. Et c'est justement sur un freinage que Michel se loupe.
Mais nous les retrouvons tous les 2 au Parc avec le sourire des bons joueurs, ils étaient super contents pour nous. 2s seulement nous sépare et heureusement que Seb a voulu essayer de faire ce dernier scratch, au lieu de rentrer "tranquille", sinon l'histoire aurait pu être différente.
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Un bref rappel de notre début de saison 2012:
Rallye de la Vienne ( 6eme )
Rallye du Layon ( 2eme )
Rallye de Loche ( 2eme )
Rallye de Chinon ( 3 eme )
Rallye des 12 travaux d'hercule Niort ( 4 eme )
Rallye autocourse ( 1er )
Prochaine course et dernière de cette saison: rallye vienne et glane les 29/30 septembre.
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